Agromine : naissance d'une filière métallurgique nouvelle

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17 Décembre 2019

Une filière métallurgique innovante et écologique vient de voir le jour en Lorraine à l’initiative des acteurs du projet européen Life-Agromine. Des équipes de recherche du Laboratoire Sols et Environnement (INRA-UL) en association avec celles du Laboratoire Réactions et Genie des Procédés (CNRS-UL) ont réussi à mettre au point un procédé de récupération des métaux contenus dans des plantes hyperaccumulatrices, c'est à dire des plantes capables d'extraire des métaux du sol et de les stocker en grande quantité dans leurs parties aériennes. Le potentiel est immense car à ce jour 1000 espèces de cette 'famille" bontanique ont été identifiées de par le monde. 

La récupération des métaux à partir de ces plantes est assurée par des procédés métallurgiques écoresponsables qui permettent la fabrication de métaux biosourcés de haute pureté.  La production de ces bio-minerais, comme par exemple le Nickel, est suffisante pour qu’une exploitation industrielle soit envisagée à moyen terme dans des conditions économiques compétitives, s'inscivant pleinement dans le secteur de la Bioéconomie.

La décoration de luxe est l’un des secteurs intéressés par ce Nickel vert. La cristallerie DAUM a, en 2019, mis en vente le premier objet d'art, une tortue-luth dont le cristal teinté par ce « nickel naturel », revêt une couleur grise nuancée de bleu. L’Agromine pourrait également être mise en oeuvre pour la récupération d’autres métaux tels que l’aluminium, le cadmium, le cobalt, le zinc, lithium…des métaux nécessaires aujourd’hui aux technologies numériques et aux batteries de véhicules électriques.

Outre la production de métaux et la création de nouveaux métiers incarnés notamment les start-up Econick et Microhumus, l'Agromine permet également la réhabilitation d'écosystèmes dégradés, la rentabilisation de terres agricoles peu fertiles, en raison de la présence de métal, ou encore la production d'énergie à partir de la biomasse générée dans une logique d'économie circulaire.

 

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Contact : Guillaume Echevarria, Professeur ENSAIA-LSE

 

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