Des barquettes alimentaires biosourcées et méthanisables

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10 Juillet 2019

Pour répondre aux inquiétudes des parents d’élèves quant à l’utilisation de barquettes en plastique en restauration scolaire mais aussi dans le cadre de la transition écologique et la réduction des plastiques, la Ville de Nancy a sollicité l’ENSAIA pour expérimenter de nouveaux contenants à la fois plus rassurants et plus écologiques. A cette demande initiale, c’est un projet à la fois ambitieux et innovant s’inscrivant pleinement dans la bioéconomie et l’économie circulaire que propose Stéphane Desobry, pilote de l’opération.
Les conditionnements en plastique seraient remplacés par des barquettes en cellulose, un matériau naturel et renouvelable, que fournirait un papetier spinalien. La fabrication des barquettes en elles-mêmes pourrait être assurée sur site par la création d’un nouvel opérateur. Ce serait alors une production régionale à partir de ressources locales initiant également des créations d’activités. La question du liner, le film qui recouvre les barquettes, est également un autre pan du projet. Le film actuel est adapté au contact alimentaire avec un niveau de migration faible. Néanmoins il pourrait être encore amélioré avec des additifs biosourcés. Le chitosane, fibre extraite de la carapace des crustacés pourrait être une alternative à mettre en œuvre par une nouvelle start-up par exemple.
Mais la boucle ne serait pas refermée s’il n’était pas question du devenir de ces barquettes une fois utilisées. Intervient alors l’expertise en méthanisation de l’école. Sous la houlette de Stéphane Pacaud, des tests ont démontré le bon pouvoir methanogène des barquettes de cellulose. En revanche, des études plus poussées devront être menées sur le film dont la teneur exacte n’est pas connue à ce jour sans exclure non plus l’option chitosane, dont la méthanisation serait meilleure qu’avec le film actuel. Les travaux concernant notamment ce film doivent être poursuivis, de même que pourra être étudiée la valorisation par méthanisation des déchets alimentaires des cantines représentant quelque 500 kg par jour, mais d’ores et déjà le mois de Septembre est envisagé pour le remplacement des contenants en plastique.
C’est ce qui a été annoncé lors de la visite à la Bouzule des services et représentants de la Marie de Nancy et de Sodexo, prestataire de la ville pour la restauration scolaire, en présence également du Cabinet du Président de la Région Grand-Est et des services de la restauration du CHRU. En région ce sont plus de 10 millions de barquettes en plastique qui sont utilisées . On comprend effectivement tout l’intérêt des acteurs et utilisateurs de la restauration collective pour la collaboration engagée entre l école et la Ville, sachant qu’au plus tard le 1er janvier 2025, il ne sera plus possible d’utiliser des contenants alimentaires en plastique dans la restauration collective.

Contacts : Stephane Desobry, Professeur ENSAIA-LIBio - Stéphane Pacaud, Directeur Plateforme Méthanisation-Centre R&D La Bouzule

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