Economie circulaire autour de la Mangue au Sénégal

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08 Mars 2019

Représentant  63 % de la filière fruits et légumes du Sénégal,  la mangue est l'une des filières les plus dynamiques du secteur horticole du pays. 130 000 tonnes sont produites chaque année. Au sein du parc national du delta du Saloum qui se qui se trouve au Nord de la Gambie et au sud de la Petite-Côte au Sénégal, le LIBio ( Laboratoire d'Ingénierie des Biomolécules), accompagne un programme novateur de  production de la mangue qui optimise l'utilisation des ressources naturelles et valorise les déchets générés.

Une usine pour la production de Mangue friche est  opérationnelle depuis 2017. Elle produit  des Mangues "bio" de très haute qualité qui sont commercialisées sur Rungis. Une extension de l'usine a été construite et abrite un pilote de séchage pour obtenir de la poudre de mangues avec une technologie développée dans le cadre du programme "Extrapole" géré au Laboratoire de Nancy. Le procédé mis en place permet de déshydrater  la mangue à basse température pour garder toutes les propriétés nutritionnelles du produit. L'atelier séchage entrera en phase de production en mai 2019 et  permettra ainsi d' allonger la période de commercialisation du fruit.

Outre l'opportunité économique, le projet prévoit également une triple valorisation des déchets générés par les opérations de séchage. Les noyaux de la mangue serviront à la fabrication d'huile en utilisant un procédé d'extraction douce par voie enzymatique mis au point dans le cadre du projet d'un étudiant en 2ème année du Master Aliment-Nutrition-Cosmétique. Les épluchures du fruit,  peau de la mangue et pulpe qui entoure le noyau, serviront d'entrants dans les méthaniseurs pour la production d’énergie verte. Les déchets alimenteront également un élevage de mouches dont les larves constitueront une nourriture idéale pour des poissons. Et pour boucler la boucle, l'eau des bacs de poissons sera utilisée pour irriguer les cultures, de manguiers ou autre. 

A l'ENSAIA, les laboratoires, LIBio et URAFPA, la plateforme de méthanisation, la formation du Master Aliment-Nutrition-Cosmétique,  ont contribué à la création de ce modèle de production à la fois réducteur d'impact environnemental et créateur de valeur.

Contact : Joël Scher, Professeur ENSAIA/ Laboratoire d'Ingénierie des Biomolécules

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