Guillaume Flandin et Mitra Kiani, élèves-Ingénieurs ENSAIA

Solutions pour nourrir une planète affamée

Français
28 Avril 2015

Bayer CropScience et Future Farmers Network Australia accueilleront le prochain Youth Agro Summit qui aura lieu à Canberra en Australie du 24 au 28 août 2015. Mitra KIANI (2ème année - Industries alimentaires) et Guillaume FLANDIN (2ème année - Agronomie) font partie des 4 jeunes français qui représenteront la France lors de ce sommet mondial des jeunes en agriculture proposé par Bayer. ils rejoindront une centaine de jeunes issus des cinq continents qui auront à relever un défi : faire émerger des solutions innovantes pour nourrir la planète d’ici 2050.
Algues et légumineuses sont au coeur de leurs projets qui ont séduit le jury de la finale française.

Guillaume Flandin est parti du constat que 2 millions de personnes dans le monde meurent de carences en protéines et en Vitamine A. Aussi s'il faut nourrir la planète,  il faut aussi la nourrir mieux.

Les légumineuses qui contiennent 2 fois plus de protéines que les céréales pour une même propotion de glucides sont alors une piste intéressante. Elles interviendraient en complément des céréales dont les cultures à forts rendements rendent impossible un remplacement total. Parmi les protéagineux à bon rendement, il a ainsi identifié le soja, les haricots et les fèves qui peuvent atteindre les 30 à 50 quintaux à l'hectare.
Par ailleurs, les plantes de la famille des Légumineuses ont comme particularité de fixer l'azote et de le restituer dans le sol, consistant ainsi un engrais naturel évitant l'apport d'autres intrants.
Concernant l'apport en vitamine A, il a identifié deux solutions.  La première consisterait à introduire des gènes d'intérêt, issus d'autres végétaux, dans les protéagineux afin qu'ils s'enrichissent en vitamine A quand ces gènes s'expriment. Cette sorte de protéagineux "Doré" pousserait sur les parcelles où sont cultivées les céréales. La seconde, sans modification génétique, serait de croiser des anciennes légumineuses avec des variétés cultivées pour obtenir des hybrides intéressants.
Guillaume Flandin a poussé sa réflexion en intégrant le phénomène de la salinisation des sols où des centaines de millions d'hectares sont devenues impropres à la culture. Créer de nouvelles variétés de protéagineux tolérants au sel permettrait alors de réhabiliter ces terres et d'accroître les surfaces cultivables. Là encore, il a étudié deux pistes possibles :  l'une où les gènes du riz tolérant au sel seraient introduits dans les légumineuses, la seconde où l'on cultiverait les hybrides de protéagineux dans des milieux salés de façon à ce qu'ils développent une auto-résistance naturelle au sel.

Les milieux salés, il en est également question dans le projet présenté par Mitra Kiani qui s'est intéressée en tant que future ingénieure en Industries alimentaires à l'exploitation des vastes ressources maritimes. Alors que les terres se raréfient sur la planète, mers et océans représentent plus de 360 millions de km2, soit  un espace de culture potentielle immense et  accessible directement par 153 pays de par le monde. Il n'est pourtant pas question de pêche dans le projet de Mitra Kiani mais d'algues.

Seuls 31 pays cultivent actuellement les algues avec une sur-représentation de quelques pays asiatiques (Chine, Corée, Japon en particulier). Pourtant les algues disposent de formidables atouts déjà largement exploités par la pharmaceutique et la cosmétologie mais trop rarement pour l'alimentation. Or les algues possédent des qualités nutritionnelles particulièrement intéressantes. Elles sont basses en calories et faibles en lipides mais surtout riches en fibres, en fer, magnésium, calcium, vitamines et protéines. Leur impact sur la santé est particulièrement bénéfique et sont même dotées de propriétés "anti-cancer".
Est-ce leur mauvaise image dans nombre de pays, comme la France par exemple confrontée aux crises des algues vertes,  qui entrave leur utilisation dans l'alimentation ?
Mitra évoque alors les campagnes de sensibilisation actuellement menées pour favoriser la consommation de ces "Légumes moches" qui pourraient être déclinées et étendues aux algues. Emission culinaires, concours et autres recettes permettraient de voir sous un jour nouveau ces algues qui offrent des textures et des goûts multiples, qui s'accommodent de mille manières et se conservent sur la durée sous leur forme déshydratée.
Les algues, un produit sain, qui se cultive aisemment, sans entretien, présent dans les mers et océans s'étendant sur  71% de la surface de la terrre : une solution effectivement pour nourrir une planète où 800 millions de personnes souffrent déjà de la faim et qui comptera en 2050 quelque 9 milliards d'habitants.

http://www.youthagsummit.com

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