La Chèvre de Lorraine

En 2006, des étudiants de l’ENSAIA  réalisent un travail de recensement et de caractérisation des animaux identifiés comme « Chèvre de Lorraine ». Seuls 9 éleveurs et 78 animaux sont identifiés sur le territoire. Ce faible chiffrage déclenche une vraie mobilisation pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être, au titre du patrimoine naturel autant que du patrimoine culturel. Une association se crée, l'Association des Amis de la Chèvre de Lorraine, avec pour objectif de préserver et développer la race de Chèvre de Lorraine.

La Chèvre de Lorraine, dite chèvre des "petites gens",  se caractérise par :

  • une robe  gris herminée
  • une taille plutôt grande : les chèvres mesurent au moins 68 cm au garrot à l’âge adulte, les boucs 5 cm de plus. Le poids des chèvres adultes est de  50 à 60 kg et se situe pour les boucs entre 70 et 90 kg.
  • un pelage mi-long
  • une production laitière moyenne :  entre 500 et 800 L pour une chèvre adulte 
  • une rusticité  qui lui permet de résister à des conditions d'élevage extensif
  • de vrais talents de marcheuse et de défricheuse, même sur des terrains accidentés

La reconnaissance de la Chèvre de Lorraine comme race à part entière va passer par deux étapes :

En octobre 2013, la commission "petits ruminants" de la CNAG (commission nationale d’amélioration génétique) donne un avis favorable au dossier déposé par l’association des Amis de la Chèvre de Lorraine.
Puis en juillet 2013, c'est la reconnaissance officielle avec un arrêté du Ministre de l’Agriculture qui stipule que dans les races caprines, il y avait dorénavant une race "de Lorraine", race reconnue, race locale et race à petits effectifs.

Parallèlement, l'engouement pour l'association présidée par Stefan Jurjanz, enseignant-chercheur de l'ENSAIA-URAFPA, est étonnant et les effectifs (caprins et humains) augmentent très vite. Annuellement, 1 à 2 nouveaux éléveurs s'installent d'ailleurs avec des chèvres de Lorraine.

L'association regroupe aujourd'hui des éleveurs professionnels et amateurs (de Lorraine mais aussi d'Alsace, des Ardennes, de Haute Marne, de Haute Saône et de Lorraine belge), des passionnés et des établissements, tels que le Parc Animalier de Sainte Croix, l'Espace animalier du Parc de la Pépinière de Nancy, la ferme du Center Parc de Hattigny, l’ENSAIA , l’association F.E.R.M.E ou encore le Fort de Villey-le Sec. 

Le fichier généalogique, le « goat book », mis en place par l’association, dénombre à la fin de l’année 2013 plus de 700 caprins vivants, soit 8 fois plus que l'effectif recensé en 2007.