Agromining : farming for metals

Agromine, 1ère synthèse mondiale

Français
21 Décembre 2017

Sur des sols naturellement minéralisés ou sur des terrains abandonnés par les exploitations minières poussent des plantes d'un genre spécial. Ce sont les plantes hyperaccumulatrices capables d'extraire des métaux du sol et de les stocker en grande quantité dans leurs parties aériennes. Ce phénomène extraordinaire a déjà été rapporté pour plus de 20 éléments différents (aluminium, cadmium, cobalt, manganèse, nickel, zinc, terres rares…) et pour une diversité de familles botaniques et de genres regroupant pratiquement 1 000 espèces connues à ce jour.

Cultiver ces plantes pour en récupérer les métaux accumulés et produire des sels à haute valeur ajoutée tout en valorisant énergétiquement la biomasse des plantes produite est l'ambition de l'Agromine, mine d’un nouveau genre englobant l’agrosystème sol-plante-minerai.
L’utilisation de l’agromine comme technologie de valorisation des métaux s’inscrit également dans une démarche à long terme de réhabilitation d'écosystèmes dégradés et d'économie circulaire en y réinstallant de la biodiversité par la végétalisation et la détoxification des sols. Elle est aussi une alternative pour rentabiliser des terres agricoles peu fertiles, en raison de la présence de métal.

A l'ENSAIA, depuis plusieurs années, des enseignants-chercheurs du Laboratoire Sols et Environnement (LSE - UMR 1120 Université de Lorraine– INRA) s'intéressent à ces plantes, à l'instar de l'Alyssum murale, plante d'Albanie hyperaccumulatrice de nickel, et sont parvenus avec des enseignants-chercheurs du LRGP (UMR 7274 CNRS-Université de Lorraine) à mettre au point des procédés métallurgiques adaptés qui permettent d’ores et déjà, au sein de la Start-Up Econick, de produire des sels purs de sulfate double d’ammonium et de nickel.

Antony Van der Ent, Guillaume Echevarria, Jean Louis Morel du LSE et Alan J.M. Baker de l'Université de Melbourne viennent d'éditer chez Springer AGROMINING: FARMING FOR METALS –Extracting unconventional resources using plants (Abstract). Le LSE a fédéré les collaborations des meilleures équipes mondiales en la matière pour aboutir à ce recueil des dernières connaissances en date sur le sujet. Cet ouvrage collectif représente la première synthèse mondiale sur le sujet. Il ouvre également de larges perspectives car si l'agromine est approuvée pour le cas du nickel, d'autres ressources encore plus stratégiques (terres rares, métaux précieux…) peuvent être explorées tant au niveau de la recherche fondamentale qu’au niveau des applications commerciales et en partenariat avec l’industrie minière.

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