Soumis à l’appel à projets « Partenariats avec l’Enseignement Supérieur Africain » lancé par l'ANR et financé par l’Agence Française de Développement (AFD), dans le cadre de la stratégie « Bienvenue en France » portée par les Ministères MEAE et MESRI, le projet ANR BIOVALOR vise à renforcer la démarche compétences et la culture entrepreneuriale dans la formation supérieure agronomique comme leviers pour l’insertion professionnelle et le développement de la bioéconomie au Bénin .
Sur 43 dossiers déposés suite à l’appel à projets, seuls 7 ont été retenus dont 2 projets en agronomie : BIOVALOR par l’ENSAIA et PETTAL (Promouvoir un Enseignement supérieur professionnalisant ancré dans les Territoires pour accompagner la Transition Agroécologique des systèmes Alimentaires) par SupAgro Montpellier.
Coordonné par Guido Rychen au titre de l'UL-ENSAIA et l'UL-IUT Nancy Brabois, le projet BIOVALOR a été doté d'une enveloppe de 2 780 000,00 €, sur une durée de 48 mois
Résumé du projet
L’économie du Bénin est largement dominée par l’agriculture (70% de la population active et 33% du PIB ; 75% des recettes d’exportation et 15% des recettes de l’État). Densément peuplé et situé sur un axe de circulation en constante progression entre le Nigeria, le Ghana et la Côte d’Ivoire, le Sud Bénin bénéficie d’un environnement favorable à l’innovation en matière d’intensification agricole et de valorisation des bioproduits. L’émergence de la bioéconomie est un enjeu majeur qui doit conduire à un développement économique durable et accompagner une évolution sociétale profonde. Les acteurs des filières phares (riz, ananas, anacarde) promues par le gouvernement béninois et des cultures orphelines à fort potentiel (karité, fonio, baie miraculeuse ou sisré) ont identifié leurs besoins en compétences et les verrous scientifiques qui freinent le développement de leurs filières. Ils sont associés au projet Biovalor. De son côté, la Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université d’Aboméy Calavi (FSA-UAC) a pris conscience du besoin de mettre en cohérence le contenu de ses programmes de formation avec les besoins des filières ciblées et les programmes d’action du gouvernement. Ainsi, la FSA-UAC, l’Institut Agro-Montpellier Sup Agro, le CIRAD et l’Université de Lorraine (ENSAIA-IUT) ont choisi de répondre ensemble à l’appel à projet ANR PEA, afin de relever le défi d’une meilleure intégration professionnelle des étudiants et étudiantes au développement de la bioéconomie béninoises. Focalisé sur la valorisation des bioressources, des bioprocédés et des bioproduits, le projet BIOVALOR, vise à :
- Mettre en place la démarche compétences dans les filières de formation L, M et D de la FSA-UAC. Il s’agit de revisiter les formations visées en appliquant les principes de la démarche compétences qui associe successivement (i) la définition des métiers visés en lien avec les acteurs professionnels, (ii) les compétences nécessaires à chacun des métiers, (iii) l’adaptation des parcours pédagogiques pour réduire l’écart entre compétences requises et disponibles, et (iv) l’évaluation des acquis.
- Promouvoir la culture entrepreneuriale et l’esprit d’innovation. L'objectif est d’encourager les étudiants à s'essayer à l'entrepreneuriat autour d'un projet de leur choix et de renforcer le concours d’innovation existant soutenu par la fondation Mastercard en s’appuyant sur l’expérience du concours national français Ecotrophelia. Cette expérience entrepreneuriale doit permettre avant tout de développer des compétences en action qui pourront servir en matière d'insertion professionnelle
- Promouvoir les mobilités bilatérales d’étudiants et d’enseignants-chercheurs. En effet, L’acquisition de compétences scientifiques et technologiques évoquée précédemment se fera via des mobilités courtes pour des enseignants-chercheurs ou plus longues dans le cadre de formations d’étudiants. Le rapprochement des formations de la FSA-UAC et de ses partenaires sera pérennisé par des accords de mobilité académique et de co-encadrement de stage
La création d’un village entrepreneurial (VE) rassemblant plusieurs laboratoires et doté d’une plateforme de transfert technologique et des ressources de la ferme de la FSA, est un autre enjeu majeur du projet. Le VE est un lieu d’interface par excellence qui offrira un appui technique aux étudiants, enseignants, chercheurs et professionnels. Il contribuera à la formation pratique des étudiants, au renforcement de capacité des professionnels,mais aussi à la maturation des projets innovants renforçant leur durabilité, à la création de start-up et In fine il favorisera le développement de modèles d’actions de recherche et développement.
Le projet BIOVALOR a été construit dans une dynamique d’amélioration continue. Ainsi, la démarche qualité innerve l’ensemble des actions envisagées avec pour objectif de planifier et de mettre en œuvre des activités de surveillance, de mesure, d’analyse et d’amélioration nécessaires pour :
- apprécier la satisfaction des besoins et attentes des bénéficiaires (étudiants, enseignants, professionnels),
- garantir le bon déroulement et la tenue des objectifs visés par le projet et
- améliorer en permanence l’efficacité du système organisationnel mis en place.
Pour chacune des actions, le projet BIOVALOR est considéré comme un levier qui sera accompagné et suivi de financements complémentaires pour garantir leur pérennité.