La crise chlordécone aux Antilles françaises, tantôt qualifiée de sanitaire, tantôt d’environnementale, dure désormais depuis plus de 15 ans.
Du 16 au 19 octobre 2018, a eu lieu une manifestation de restitution des résultats scientifiques produits depuis la dernière manifestation de ce type qui datait de 2012. La particularité de cet événement reposait sur 3 phases distinctes : un colloque scientifique (près de 300 participants) en Martinique, suivi d’un échange spécifique avec les professionnels puis d’un échange avec le grand public. Ces deux dernières phases étaient dédoublées et se sont déroulées en Martinique comme en Guadeloupe.
Ce colloque revêtait une importance stratégique pour le gouvernement, en lien avec les annonces du Président de la République lors de son déplacement aux Antilles. Cette importance a pu être mesurée à l’aune de la présence des Directeurs Généraux de 3 ministères (Environnement, Santé, Outre-Mer), d’un Directeur Général adjoint du ministère de l’Agriculture et des directeurs des 2 agences sanitaires nationales impliquées dans le Plan National Chlordécone (ANSES et Santé Publique France).
La contribution à cet événement des membres de l’URAFPA (Unité de recherche Animal et fonctionnalités des Produits Animaux / ENSAIA-Université de Lorraine, INRA) a été significative. Guido Rychen, Directeur de l'école et membre du GOSS (Groupe d'Orientation et de Suivi scientifique) a contribué en tant que membre du comité scientifique à l’organisation du colloque et sera éditeur associé de la Special Issue programmée pour 2019 dans le journal ESPR.
Lors du colloque scientifique, 3 sessions ont été proposées : environnement, chaîne alimentaire et santé. Les 8 membres de l’URAFPA ayant fait le déplacement ont été les principaux contributeurs à la session « Sécuriser la chaîne alimentaire » avec 3 présentations orales et 5 affiches. De même Guido Rychen a co-présidé la session agriculture avec les représentants de la DAAF, l’ARS et le CIRAD, tandis que les autres membres de l’équipe ont pu intervenir face aux questions de la salle sur la sécurité des produits animaux en zone chlordéconée.
L’enjeu pour le secteur de l’élevage est de taille car suite à un abaissement des teneurs réglementaires dans les tissus bovins, le nombre de saisies en abattoir pourrait être multiplié par 10 en Martinique. Un nouveau défi pour la recherche-développement, dont le but est d’accompagner les professionnels dans les nécessaire adaptation des systèmes d’élevage insulaires.
Les éléments présentés par l’équipe et ses partenaires scientifiques sont disponibles sur le site du projet ANR www.inssicca.fr, ou sur le site du colloque http://www.colloquechlordecone2018.org/.